Alors que les femmes représentent près de 52% des étudiante·s des filières artistiques, environ 80% des formes artistiques visibles sur les plateaux, les scènes, les écrans, sont aujourd’hui créées et/ou interprétées par des hommes. On observe un phénomène d’évaporation des femmes au fur et à mesure que l’on avance dans la professionnalisation et la reconnaissance. Ainsi, peut-on noter par exemple, qu’en entre 1984 et 2016, seules 4 femmes sur 48 lauréats ont remporté la Victoire de la Musique du meilleur album.
Les artistes femmes sont pourtant à l’origine de certains mouvements. Daphné Oram et Delia Derbyshire, par exemple, sont des pionnières des musiques électroniques dans les années 1960, néanmoins leur nom a été oublié, voire effacé du récit qui est fait habituellement de l’histoire de ces musiques. Il est aujourd’hui plus difficile pour la majorité des mélomanes de citer 5 guitaristes / dj / rappeuses femmes que 5 guitaristes / dj / rappeurs hommes tant les femmes sont moins programmées, moins diffusées, donc moins visibles.
Mettre en visibilité les artistes femmes, c’est agir sur les représentations et les imaginaires. C’est donner à voir une plus grande variété de formes d’expression. C’est agir chacun·e à son échelle pour une plus grande représentativité de la diversité de la société.