Stourm : combattre le sexisme en Bretagne dans les musiques actuelles ! 

Les ambitions de Stourm en 3 mots qui vous ressemblent ?

Féminisme  : Stourm revendique un positionnement féministe. C’est d’abord essentiel pour nous, car il s’agit d’un prisme d’analyse qui nous permet de mieux comprendre l’oppression que vivent les femmes et les personnes LGBTI+, et la manière dont les rapports de domination construisent le secteur de la musique. Par exemple, l’enquête sociologique que l’on coordonne sur les violences en milieu festif se fonde sur des savoirs et méthodologies féministes. Et puis évidemment le féminisme c’est un combat, la volonté d’abolir toutes ces oppressions (y compris celles que l’on ne subit pas !). Être féministe c’est aussi s’inscrire dans le temps long, dans une lutte globale, et reconnaître un héritage : toutes les analyses, les outils que l’on a aujourd’hui sur les questions de genre, sur les violences sexuelles, on les doit à des féministes. Le terme est souvent rejeté, il n’est pas pris au sérieux (notamment dans le monde professionnel) alors que sans le féminisme on n’en serait pas là aujourd’hui !

Collectif : Une des ambitions du projet c’est de créer du collectif : on parle de problématiques systémiques, qui ne pourront pas être résolues à l’échelle individuelle. Il faut pouvoir réfléchir et s’organiser ensemble, c’est par exemple ce que l’on souhaite faire par le biais du Pacte pour l’égalité. Et puis ce qui fait l’originalité de Stourm c’est qu’il est en lui-même un projet collectif, puisqu’il est co-porté par 5 structures du secteur, qui ont chacune des missions différentes et complémentaires : le festival Astropolis, le Collectif des festivals, le collectif Orange Bleue, HF Bretagne et Supermab.

Expérimenter : Stourm est un projet nouveau dans sa forme et dans sa temporalité. On avance petit à petit, en essayant de construire des solutions aux différents enjeux et problématiques rencontrés sur le terrain par les acteur·ices du secteur de la musique avec qui on travaille. Il n’y a pas de solution toute prête !

Une action de Stourm que vous avez envie de nous partager et qui représente pour vous la singularité de votre projet ?

Stourm porte le Pacte pour l’égalité dans les musiques actuelles en Bretagne, un outil à l’origine développé par HF Bretagne. C’est un document accessible en ligne, qui présente un menu d’action pour aller vers plus d’égalité dans sa structure et dans ses activités. Il est également ouvert à la signature : les structures qui deviennent signataires s’engagent sur la mise en œuvre d’un minimum d’action, et sur un travail de progression. Elles peuvent ensuite bénéficier de temps collectifs d’échange de pratique avec les autres signataires.

Ça représente bien la singularité de Stourm parce que le Pacte lie engagement et pratique : on veut diffuser l’idée que travailler pour l’égalité va plus loin qu’une position de principe, et que les actions concrètes sont nécessaires. Et puis l’organisation d’un groupe de signataires, qui se réunit régulièrement en présentiel, fait partie du rôle de Stourm de mettre en réseau, favoriser le partage des bonnes pratiques et des questionnements, ce qui nous paraît indispensable pour lutter contre les oppressions.

Un ou des coups de cœur sur les questions d’égalité, qui vous inspirent en ce moment ?

Pour rester en Bretagne, il y a le travail de La Grenade, une association qui accompagne les femmes qui travaillent dans le spectacle vivant dans leur parcours professionnel. Elles proposent notamment des ateliers en non-mixité sur différents sujets : production, budget, communication, mais aussi autodéfense féministe, se prémunir contre les violences… C’est une initiative précieuse parce qu’elle permet de créer des espaces d’apprentissage et d’organisation collective.

Et puis déCONSTRUIRE, association d’éducation populaire féministe et anti-raciste qui propose de nombreuses actions par et pour les personnes, et notamment les femmes, racisées.